Rudy KAMAN :
La découverte de la chanson française !.
Dans l'actualité Musique
Pierre (soljah) le 10/10/2010 12:39
Rudy Kaman était en concert hier soir au « Moulin du pont ». Si vous ne connaissez pas encore cet
artiste, vous manquez quelque chose.
Vous qui pensez que la chanson française commence à s'essouffler, tel Renaud nous relevant pour la millième fois le col de son perfecto,
vous ne devez pas connaître Rudy
Kaman. A 22 heures hier soir, au « Moulin du pont », dans le Bourbonnais,
la foule commence déjà à se
presser pour le découvrir en avant
première.
Il faut dire qu’il se peut
que son nom commence à vous dire quelque chose ; c’est que l’artiste ne vient
pas de débuter dans la chanson.
Comme il le dit lui-même "J'ai
toujours composé…Parfois j'ai perdu le fil de ma musique, accaparé par des
projets pour d’autres artistes…
J’ai passé beaucoup de temps à
la réalisation d’albums ou de divers
projets pour des interprètes… qui m’éloignaient de mes propres créa-
tions, Mais malgré tout, j’ai
toujours composé… Mon but étant au départ – et au fond, à l’arrivée – d’un jour
réussir à placer mes chansons
à de vrais interprètse"…
"Il se trouve que décider de monter sur scène nécessite
beaucoup moins de temps que de courir la capitale, pour essayer de convaincre
une
vedette qu’elle veuille bien me
prêter un peu d’attention et qu’un de mes titres soit fait pour elle… Je ne
désespère pas, un jour de trouver
le courage de faire cela, à défaut, et du coup… Je chante encore ! "
Parcours singulier que celui de ce Tarbais émigré à Paris depuis une quinzaine d’années. Tout d’abord le cursus classique de l’Auteur / Com-
positeur, qui désire faire
découvrir ses créations, la course aux Concours de chansons et autres Tremplins
qui fleurissaient aux quatre coins du
pays AVANT que ne surgissent la
Star’s Ac sur TF1.
Seule différence, c’est que lui,
qui n’est pas un vrai chanteur, rafle pratiquement tous les prix sur son
passage " J’ai remporté effectivement dans
ces années quelques* Concours de chanson francophone – Je suis conscient que cela n’était pas l’eurovision, mais en même temps cela m’a
donné une vraie confiance, non
pas en moi, bien que j’y travaille,
mais en mes chansons…
*En fait Rudy Kaman, en 42 participations à des Concours et
Festivals de chanson entre 1983 et 1997 a été classé 39 fois sur l’une des 3
premières marches du podium… Il a remporté parmis ces trophées pas moins de 9
premiers Prix et 8 Prix du public… Pas mal, pour quelqu’un qui n’est pas
chanteur ! Voici un lien vers l’impressionnant Palmarès du « bonhomme » : http://rudykaman.com
« Je sais parfaitement que je suis loin d’être un interprète
au vrai sens du terme… Même si je chante juste et que je n’oublie que très rarement les textes des chansons dont je
suis l’auteur (c’est le minimum)… Je trouve mes arguments d’interprète un peu
léger ! Au fond de moi j’ai la conviction que la majorité de « ces p’tites
victoires » je les dois plus à mes
chansons qu’à mon interprétation, et ça, même si c’est paradoxal, c’est vrai
que ça me donne envie de les faire écouter… Et tant pis si pour l’instant,
c’est encore moi qui tiens le micro ! »
Alors, sur scène, on voit
vite qu’il n'en est pas à son premier concert. Il a déjà beaucoup tourné, et
pour quelqu’un qui n’a pas une grande attirance pour l’interprétation, il le
fait vite oublier.
22h10 : Il arrive, tout simplement
le sourire aux lèvres, face à un public de connaisseurs qui attend son arrivée,
il demande au public, si ça va ?
Le concert commence avec des
titres qui ne vous quittent plus une fois que vous les avez écoutés… "Cent
kilos", "Geisha", "Lucide",
Alors les chansons de Rudy Kaman
c’est quoi? Pour ma part j’ai simplement trouvé cela, énorme. En ces temps où
le moindre possesseur d’un clavier à quelques euros peut se dire compositeur,
où un stylo dans les mains, nous avons tous, (allez chercher pourquoi) la tentation
de se dire auteur ! Voilà un musicien qui vous fait gentiment ressentir une
douce humilité au bout de quelques titres. Il faut préciser que non content
d’écrire les textes de ses chansons il compose leurs mélodies et arrange
celles-ci. Inventif, étonnant, inspiré. On est entre Souchon, Fugain pour les
mélodies et la meilleure chanson française façon Calogéro, Polnareff pour les
textes.
Une voix indéfinissable et
intense, capable de transmettre les plus belles émotions. C’est devant un
public littéralement emporté par la découverte qu’il termine par son titre le
plus connu "Boules Quies". Mais en fait, non, Rudy Kaman nous
offre la chanson qu’il est en train de composer et qui « n’est pas fini » : «
Ophélie » une jolie histoire de souvenirs de colonie.
Ca y est, comme il est venu, il
disparaît, alors qu’un murmure dans la salle fredonne le refrain de son dernier
titre et qu’on peut en déduire qu’une grande partie du public aimerait
l'écouter encore un peu.
Première partie de Corinne
Hermès, de Jean Jacques Lafon, de Jacques Higelin, ayant tiré
son épingle du jeu lors des mythiques ferias du sud-ouest, remporté une flopée
de récompenses (à l’époque où elles avaient un sens) chanté en duo avec Hélène
Ségara, et bien d'autres encore. La liste de ses collaborations artistiques
ne cesse de se rallonger.
Du coup quelques vidéos
commencent à tourner sur le net, notamment de vieux morceaux issus de son
premier single "Larmes de pierres". On peut aussi entendre un de ses
derniers titres sur My Major Compagny. Il est clair que l’artiste ne fait pas
grand chose pour accroître sa notoriété, pour l’instant. Si vous le croisez,
consacrez lui 180 secondes (3 minutes) de votre vie, il se pourrait que vous
compreniez mieux, ce dont je viens de vous parler !
Christianjoubert@orange.fr